La Liberté n'a pas de Chemin...
Chère mon Amie !
Que te dire ? Je vais, ici comme ailleurs, face à moi-même, rien ne sort de cela. Moi-même face au monde et à ses paradoxes qui me désarçonnent. Pas encore sans doute assez, il faudrait que ce "moi" soit vraiment mis à bas de sa monture pour qu'il n'y ait plus que le monde se reconnaissant lui-même en toute intégrité et non à travers le voile de ce point de vue étroit et égocentrique du moi qui n'embrasse ou ne considère qu'en fonction de lui...
Je ne sais pas ce que je fais là, sinon être là. Il n'y a pas de raison à être là, aucune justification. Même si je peux rencontrer des correspondances qui peuvent conforter l'expérience que ce moi tente à tout prix de s'approprier et de justifier dans ses systèmes de logique, pris au piège de son propre shéma de fonctionnement.
La poésie est belle, belle comme nature, et c'est en cette nature poétique que je me reconnais et ne construis rien là-dessus, juste un sentiment, une reconnaissance, une gratitude.
Mes pensées, si tant est qu'elles soient miennes, ne me mènent nulle part sinon peut-être à les considérer comme peintures ou musiques, oeuvres inutiles qu'aucun discours académique ne tenterait d'analyser ou de conceptualiser. Simples présences parmi toutes les formes possibles de présence.
Difficile de dire où j'en suis car je ne le sais pas, et encore moins de dire où je vais. De plus en plus en face d'une évidence qui me laisse muet et désorienté, non dynamique, une voie sans voie qui me laisse sans voix car ce n'est pas une voie, pas un chemin à suivre mais à inventer...
La voie n'existe pas.
Toujours le goût de la jouissance, mais pas la force d'un désir...
La liberté n'a pas de chemin.
AYAM
Plume.