Présence...
C'est la Conscience Je Suis. C'est le feu de Dieu Je Suis.
C'est la mer de tranquillité Je Suis. C'est l'Océan infini Je Suis.
C'est Je Suis lui-même se reconnaissant, se plaisant à s'inscrire, à se couler, s'écouler dans les signes, librement, à toujours et jamais, ô mieux aimés! C'est la douceur d'un soir d'équinoxe, c'est le retour du voyageur au foyer qu'en fait il n'a jamais quitté.
C'est une absolution absolue, c'est une paix retrouvée qui ne s'est jamais perdue. C'est un en-soi du coeur et de l'âme... C'est une heure sans heure, un temps sans temps, une durée sans durée, une mesure sans mesure. C'est là, en chaque chose en chaque une et un. C'est un joyau, un diamant, une perle secrétée au plus tendre, au plus profond, au plus intime...
C'est immense, c'est phénoménal, c'est sacré, c'est un secret. C'est le secret que nous sommes, que tout est. C'est un Pardon qui se donne et s'abandonne comme un souffle au coeur et c'est ce choeur lui-même, cet Univers, cet Uni Son... AUM ... C'est une montagne dans le soleil levant, un oiseau blanc dans l'infini du ciel, un océan sans limite, une onction sans componction, une bénédiction vraie.
C'est une vague qui expire sur la grève sans malentendu, c'est une inspiration qui se renouvelle, c'est un jeu qui se joue de lui-même, qui sème, qui sème, qui s'aime, qui aime... Qui aime ? Voulons-nous aimer ? Nous même, nos prochains comme cela nous aime, comme la Nature même de ce que nous sommes, sans juger, préjuger, condamner ?
Voulons-nous cette apocalypse, cette révélation ? Ce Jugement Dernier qui n'est autre que l'abolition, la rédemption du Jugement Originel, du péché de la séparation du fruit de l'arbre de la connaissance du bien et du mal. Voulons-nous sortir de nos enfermements ? Voulons-nous reconnaître ce Paradis ?... Ce Jardin de Jouissances qu'en fait nous n'avons jamais quitté mais auquel nous nous sommes rendus aveugles.
Voulons-nous déciller nos yeux ? Voulons-nous nous affranchir des murs de cécité ? Voulons-nous ouvrir nos coeurs? Ouvrir nos esprits ? Voulons-nous nous rendre à nous-mêmes ? Voulons-nous renaître à l'Etre que nous sommes ? Voulons-nous prononcer nos voeux ? Voulons-nous abandonner nos résistances, nos idées toutes faites ? Voulons-nous jouir de cette promesse, de cette messe offerte qu'est la vie ? Voulons-nous enfin communier vraiment ? En vérité, en vérité ! Voulons-nous vivre en vérité ? Voulons-nous vivre véritablement ?
Pas plus que le reste, pas plus ni moins que chacun de vous, je n'ai rien à dire, juste recommencer, recommencer juste, recommencer simplement, ceci est sa danse, ceci est son chant !
C'est la geste de la Nature que je suis, chacun doit s'accorder à sa propre nature, à sa nature vraie, en vérité, là est le secret, là est la demeure où nous sommes en vérité, c'est cela qui demeure.
C'est un infini déroulement... c'est l'hymne à l'univers, c'est l'ode à la Joie, c'est un réquiem, un recueillement, c'est l'Amen au vivant.
Et sans cesse se remettre, s'en remettre à l'ouvrage, à l'Oeuvre s'exécutant. Simples exécutants d'une fresque formidable, inimaginables fragments composants le Présent, le Don merveilleux tissant la trame du drame s'étoffant... Je n'ai rien à dire, je ne sais pas.
Je suis en cette présence qui Est.
Qui seule Est.
