L'Attention Consciente"La Danse de l'Instant "...

Visiteur...

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Je suis Visiteur, Visiteur d'un temps que je ne connais pas. D'un temps qui semble exister parce que nous le faisons exister, parce que nous le créons dans un « transport-en-commun », dans une communication qui se voudrait inconsciente, voire innocente, qui ne voudrait pas se savoir, pas se connaître, qui se ferait, qui se perdrait, qui s'éparpillerait, qui se dissiperait pour le plaisir de, quelquefois, comme par miracle, hasard frauduleux ou facétie de l'âme, se reconnaître éperdument étonné en une communion, union ou réunion qui s'excuserait de mystère, de mystique ou de divinité...

Commune comédie, un jeu d'enfants, une histoire sans fin ni commencement dans l'ordre des possibles qui se désordonneraient en impossibles et se donneraient de l'extraordinaire pour ne pas voir l'intra-ordinaire contenu de l'ordinaire du festin, du festif, de l'ordre de fait, de fête qu'est la Vie.

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En fait, je suis Visiteur d'un temps qui n'existe pas en soi, mais qui, je dirai, «En-Soi » s'amuserait à jouer du Non-Espace, du Non-Temps où tout est potentialités, ou même, virtualités, d'un Non-Lieu où tout réside.

Visiteur, spectateur, acteur, metteur en scène ou cène, cinéaste, projectionniste, visionneur sur l'écran infiniment vide de l'Inconnaissable qui joue à se connaître au travers de la multitude des aspects que le vivant peut revêtir dans les extravagances et les divagantes formes du rêve.

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Donc je suis Visiteur du rêve que je me plais à rêver. Tour atours, rêveur et visiteur de ce palais de glaces, de miroirs, de miroitements, de scintillements comme le soleil se plaît à jouer sur les reflets des eaux du ciel et de la terre, se prenant quelquefois sur les ailes des oiseaux, les plumes des anges, des écrivains et autres poètes ou conteurs, ou bien encore sur les écailles des poissons, des reptiles, l'écorce des sarments, les peaux luisantes des végétaux, des animaux en sueur ou en rut, les étoiles perdues au fond des yeux des amants sans compter les feuillages qui tremblent dans les brises douces et légères ou le rugissement des tempêtes d'équinoxes, sans parler de toutes les brillances contenues dans l'écrin des pierres, précieuses ou humbles qui parsèment les cours du Chemin...

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Je suis Visiteur de la bruissance, de la symphonie du monde UN qui frémit sur les échines serpentines, les élytres incestueuses des insectes, les anneaux sidérants des vers luisants dans la Nuit sans nuit du Néant qui aime à émettre cette lumière sans lumière, à vibrer, à s'appeler, à se connaître, à se découvrir, à se cache-cacher, à se trouve-trouver.

Joueur et joué, joueur et jouet de mes hallucinations propres, sans morale médisante, bénissant ces illusions illusoires, magicien, ou apprenti-sourcier, participant ni actif ni passif, participe présent... 'Responsable ou victime' dans les rôles du théâtre de cela-même que je Suis, de Cela qui aime, de Cela qui aimante la vie; laboureur, semeur, moissonneur de chants inouïs, de temps infinis, perpétuelle mouvance, naissance, vivance, mourance, divine errance sur l'océan immense, semence de toutes vies...

Flux, reflux, attirance, répulsion, expansion, contraction, à chaque instant la mort, à chaque instant la vie, indissociable, inséparable, incommensurable, tout aussi négligeable... Infiniment grand et infiniment petit, tout incommensurable. Je suis Visiteur, je voyage des 'glorieux monuments aux morts' aux sanctuaires honteux du vivant, Poète éructant traversant ses chimères, Aède éloquent psalmodiant ses enfers, fou ivre-mort vomissant ses sanies, sobre-vivant inconnu paraphrasant ce Paradis...

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Je suis Visiteur d'une rare élégance, d'une intelligence précieuse que nous nommons la Vie. Une intelligence intemporelle, pour ne pas dire, flétrir cette fleur secrète au parfum subtil qui s'étire et se donne en longs rubans, comme une spirale double où le message, où la messe, où le Chant de l'Univers se répand, se répond dans la Nuit du Silence et le Jour s'ébruitant... Entente cordiale, chorale, cardiaque, Symphonie du Temps et du Non-Temps, au-delà de nos préséances, de nos présences, de nos absences, de nos bonheurs ou malheurs relatifs, de nos joies ou peines coutumières ou quotidiennes. Au-delà de nos banales visions aveugles, par delà nos croyances obscures et nos oripeaux adorés se trouve le Vivant, éternellement.

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En deçà des Temps, Immuablement, Je Suis,

Visiteur...

... et simple passant...

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