L'Attention Consciente"La Danse de l'Instant "...

Rentrée

Il était enfin rentré chez lui. Après tant d'années d'exil, de quarantaine, de voyages, de tribulations, d'errances, de doutes; il était enfin rentré chez Lui. Il le savait.

L'air qu'il respirait embaumait, lui souhaitait la bienvenue, il ne pouvait pas se tromper, ces fragrances, ces odeurs, ce parfum, il le reconnaissait, il était chez lui, il était rendu, revenu, retourné.

 

C'était tellement évident, tellement simple, tellement bon que cela semblait presque irréel, comme un revenant dans un rêve déjà visité qui n'avait cessé de le hanter.

Mais cette fois le rêve était clair, transparent, sans ombre ni brume, ce rêve était devenu palpable, devenu vrai.

 

En fait ce qui semblait irréel, ce n'était pas d'être là, c'était la mémoire de toutes ces années où il avait cru ne pas être là, toutes ces années qu'il avait passé à chercher, à cheminer.

Ce qui lui semblait irréel, ce n'était pas ce présent reconnu, c'était ce passé de brumes qui s'effilochait, ce passé perdu à courir les ombres d'un devenir futur qui n'existerait jamais.

 

Il s'était enfin arrêté dans sa quête sans fin, il avait cessé de courir après ses rêves, et tout était là, depuis toujours qui l'attendait, ce parfum, cette présence, cette reconnaissance...

Il était chez lui, il était ce qu'il était, ce qu'il avait toujours été et serait à jamais.

Il se reconnaissait simplement et ne cherchait plus à être autre que lui, à devenir quelqu'un, à faire quelque chose...

Il n'avait plus besoin de rien, tout était déjà là, donné, pardonné.

 

Comme un enchantement, une harmonie céleste, comme par enchantement tout s'ouvrait en lui-même.

Il n'y avait plus de lutte, plus de monstre à affronter, plus de dragon à combattre, plus de ronces où s'écorcher, plus d'embûches à franchir, plus de sortilèges à rompre, plus d'intrigues à dénouer, plus de labyrinthe à traverser.

Sa présence était la présence même de ce qui était, de ce qui avait toujours été et de ce qui serait toujours.

 

Il était le lit de pétales de roses qui l'embaumait comme il avait été le fouillis d'épines de ronces où il s'était enfermé.

Il était l'arbre, l'oiseau, la pierre, le chemin, l'ombre et la clarté, il était le rêve et la réalité, le rêve réalisé, la réalité rêvée.

Rien ne lui était étranger, rien n'était autre que lui.

 

Il était le charme qui se manifestait, qui se fêtait, il était le fait, par fait.

Il était l'imaginaire vécu et le vécu imaginaire, il était l'image, il était la vie. Il était libre.

Il était la liberté se libérant elle-même, libérant elle-même librement ce qui est, libre de tout jugement.

Il était le vivant se vivant, s'expérimentant dans une liberté totale, dans une liberté vraie.

 

Il n'était jamais sorti de chez lui, il avait toujours été là et le serait toujours.

A toujours et jamais libres ô mieux aimés, à toujours et jamais les mêmes et différents,

A toujours et jamais Un et multiples, à toujours et jamais ensembles et ensemble...

 

A toujours et jamais Tout-Aimant... A toujours et jamais Ô Mieux Aimés!

A toujours et jamais... Ô Mieux Aimants!...

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satsang charles coutarel